Quelles solutions contre les fontes des graisses (lipoatrophies) ?

Il existe probablement des personnes plus susceptibles que d’autres de développer une fonte des graisses. Chaque personne est différente face aux effets secondaires des médicaments.

Cependant, il existe pour tous différents moyens de prévenir et de limiter l’évolution de la fonte des graisses, voire de réparer ses effets.

Alimentation et activité physique

Un régime alimentaire équilibré, faible en sucres rapides (confiture, miel, sodas…) et en graisses, ainsi que la pratique d’une activité physique régulière, sont les premières mesures à prendre. Ces recommandations sont valables pour tout le monde, mais chez une personne atteinte par le VIH, être attentif à son hygiène de vie est encore plus important pour préserver un état de santé satisfaisant et pour aider à prévenir certaines complications du VIH et des traitements, comme les lipodystrophies.

Techniques de réparation des lipoatrophies installées

Il est possible de réaliser des interventions médicales « réparatrices » pour redonner du volume aux zones amaigries :

– la lipostructure par la technique de Coleman consiste en une autogreffe de graisses : le chirurgien prélève de la graisse à un endroit du corps où elle est présente en quantité suffisante (généralement, au niveau du ventre et des « poignées d’amour »), la traite pour la purifier et optimiser la greffe (on parle de « centrifugation »), puis la réinjecte sous la peau, au niveau des zones à combler.
Cette intervention nécessite une anesthésie générale et une hospitalisation de quelques jours.
Après l’intervention, les zones prélevées et injectées peuvent être gonflées et présenter des bleus qui disparaîtront rapidement.
Cette intervention doit être réalisée par un chirurgien plasticien expérimenté.
La technique de Coleman a été utilisée avec succès pour combler les joues creuses de personnes séropositives. Le résultat obtenu varie toutefois d’une personne à l’autre. Il est important de discuter en amont avec le médecin des possibilités vous concernant. Le résultat est généralement durable, mais la graisse peut se résorber au bout de plusieurs années, notamment si la personne continue de prendre un médicament antirétroviral favorisant la fonte des graisses.

Théoriquement, cette technique peut être appliquée au comblement des fessiers amaigris. Mais, en pratique, cela est souvent plus compliqué : le volume de graisses à injecter pour combler les fessiers est important et une majorité de personnes séropositives n’a pas beaucoup de graisses à prélever.

D’autre part, l’autogreffe de graisses ne donne des résultats satisfaisants que si la quantité de graisses injectée en une fois n’est pas trop élevée. Pour des comblements importants, il faut donc prévoir plusieurs interventions, plusieurs anesthésies générales…, ce qui s’avère très lourd pour le patient.

La technique de Coleman peut être prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale pour les personnes atteintes par le VIH et qui souffrent de lipoatrophies dues aux traitements antirétroviraux. Le plus souvent, cela nécessite un accord préalable de l’Assurance maladie (accord du médecin-conseil). Si vous avez une mutuelle, pensez à vous renseigner auprès d’elle pour les éventuels dépassements d’honoraires.

Il existe aussi des produits dits « de comblement » qui peuvent être injectés au niveau des zones creuses. Ils redonnent du volume immédiatement ou quasi-immédiatement. Initialement, ces produits ont été développés pour l’esthétique (le comblement des rides), mais ils peuvent donner de bons résultats pour le comblement des joues creuses des personnes séropositives. Les séances d’injections doivent être souvent répétées pour obtenir le volume optimal.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre médecin et auprès des associations de patients.
Attention ! Adressez-vous toujours à un médecin formé à l’utilisation de ces produits, si vous souhaitez bénéficier des meilleurs soins. Demandez conseil au médecin qui vous suit pour le VIH et aux associations de patients.

La pose de prothèses de fesses

Est possible chez les personnes dont le fessier est très amaigri. Ces prothèses doivent être mises en place par un chirurgien plasticien ayant l’expérience de la technique.
En France, ils sont encore peu nombreux. La pose des prothèses se fait au bloc opératoire, après anesthésie générale. C’est une intervention relativement lourde, qui demande des précautions dans les semaines qui suivent.
Le résultat esthétique est immédiat.
La pose de prothèses permet aussi de soulager partiellement une assise douloureuse (les prothèses sont posées sur les côtés des fessiers, en latéral, et non au niveau du coccyx).
Comme pour les autres techniques de comblement, il est important de peser l’ensemble des avantages et des inconvénients, avant de prendre sa décision. Dans le cas des prothèses, on peut être déçu du résultat si la peau est trop fine (trop peu de graisse sous-cutanée) et si la prothèse se devine en relief sous la peau.
Avant de vous décider pour une intervention de réparation des lipoatrophies du visage ou des fessiers, pesez bien les avantages et les inconvénients en fonction du résultat espéré.
La prescription et le recours aux produits de comblement sont réservés aux dermatologues, chirurgiens plasticiens et médecins formés à la pratique, prenant en charge les patients atteints de l’infection par le VIH.
La technique de Coleman ou la pose de prothèses de fesses doit être réalisée par un chirurgien plasticien expérimenté.
Sachez que les résultats esthétiques sont variables d’une personne à l’autre. Par ailleurs, des traitements médicamenteux sont actuellement à l’étude pour diminuer les lipoatrophies.

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