En l’absence de traitement antirétroviral, l’infection par le VIH évolue en trois phases, la troisième étant le SIDA. Heureusement, grâce aux traitements, la progression de la maladie peut aujourd’hui être freinée et maîtrisée.
L’évolution de l’infection après la primo-infection
L’infection par le VIH ne s’arrête pas à la primo-infection. Une fois cette phase aiguë passée, le virus poursuit sa progression dans l’organisme, souvent de manière silencieuse. Il est donc crucial de comprendre les différentes étapes qui suivent, leur impact sur le système immunitaire et l’importance du suivi médical pour adapter la prise en charge à long terme.
Phase chronique : une période silencieuse mais active
Après la primo-infection, le virus continue de se répliquer à bas bruit. Cette phase asymptomatique peut durer plusieurs années sans signes visibles, bien que le VIH affaiblisse progressivement le système immunitaire.
Surveillance du VIH pendant cette phase
Le suivi médical régulier permet de surveiller la charge virale et le taux de CD4. C’est essentiel pour évaluer l’évolution de l’infection et décider du moment optimal pour démarrer un traitement antirétroviral.
Objectifs du traitement à ce stade
L’initiation du traitement vise à bloquer la réplication virale, préserver l’immunité, réduire le risque de transmission et améliorer la qualité de vie à long terme.
Prévention, dépistage et réduction des risques
La lutte contre le VIH ne repose pas uniquement sur les traitements. La prévention, l’information et surtout le dépistage jouent un rôle central pour freiner la transmission du virus. Cette partie aborde les différentes manières de se protéger, l’intérêt d’un dépistage rapide et accessible, ainsi que les solutions concrètes pour réduire les risques au quotidien.
Pourquoi le dépistage précoce est essentiel ?
Se faire dépister rapidement après une exposition permet une prise en charge immédiate. En détectant l'infection dès la phase aiguë, on peut réduire considérablement la progression de la maladie.
Où faire un dépistage VIH sans ordonnance ?
Le dépistage VIH sans ordonnance est possible dans de nombreuses structures en France : CeGIDD, centres de santé, associations, pharmacies (via les autotests) ou encore lors de campagnes de dépistage itinérantes. Cela permet un accès rapide et gratuit à une information vitale.
Quand penser à se faire dépister
Il est recommandé de faire un test après toute situation à risque : rapport sexuel non protégé, rupture de préservatif, échange de seringue, ou en présence de symptômes évoquant une primo-infection. Même sans symptôme, un dépistage précoce reste important.

Symptômes à surveiller en cas de suspicion
Certaines manifestations peuvent alerter après une prise de risque :
- Fièvre soudaine et persistante
- Ganglions gonflés ou douloureux
- Éruptions cutanées sur le torse, le visage ou les membres
- Maux de gorge, douleurs musculaires et articulaires
- Troubles digestifs ou ulcérations buccales et génitales
- Fatigue inhabituelle et sueurs nocturnes
La primo-infection VIH ou phase aiguë
La phase de primo-infection intervient dans les semaines ou mois qui suivent la contamination. Elle correspond à la période au cours de laquelle le virus se multiplie et se répand intensément dans l’organisme : la quantité de VIH dans le sang est très importante, le nombre de cellules CD4+ chute. Le risque de transmission du VIH lors d‘un rapport sexuel non protégé ou par le sang est élevé (forte quantité de VIH dans le sang, le sperme ou le liquide vaginal). La primo-infection peut se manifester par des symptômes (50 à 80 % des cas environ) qui peuvent être comparés à ceux de la grippe (fièvre, ganglions sensibles et gonflés, fatigue, sueurs, douleurs musculaires et articulaires, maux de tête et de gorge, maux de ventre). On note parfois des troubles du comportement et une raideur du cou. Des rougeurs et des boutons sur le torse, le haut des membres, le cou, voire le visage, peuvent apparaître. De petites ulcérations (plaies, irritations) peuvent toucher la bouche (aphtes), les zones génitales et anales. Dans la plupart des cas, ces symptômes disparaissent spontanément et la phase de primo-infection passe inaperçue.
Après une prise de risque (rapport sexuel non protégé, partage de seringue…) et face à l’apparition de tels symptômes, il ne faut pas hésiter à consulter. Attention, un test de dépistage peut être négatif pendant la primo-infection. Un dépistage précoce de l’infection à VIH permet une meilleure prise en charge à long terme de votre infection. Par ailleurs, si les symptômes de la primo-infection persistent et/ou si l’immunodépression est sévère (nombre de cellules CD4+ bas), un traitement antirétroviral peut être proposé. Enfin, en connaissant sa séropositivité au VIH, on peut mieux prévenir les risques de transmission à ses partenaires lors des rapports sexuels.
Il est important de savoir que la phase de primo-infection est un moment à fort risque de transmission du VIH : non seulement l’infection peut être ignorée et on peut donc se croire, à tort, non concerné par le VIH, mais de surcroît, la quantité de VIH dans les sécrétions vaginales et le sperme peut être très élevée.