Une sexualité épanouie

Vivre sa sexualité

Le fait de se savoir atteint par le VIH a un impact fort sur la vie sexuelle et affective, que l’on vive seul ou en couple, que l’on ait un partenaire stable et/ou plusieurs partenaires occasionnels.

Toute personne atteinte par le VIH a droit à une sexualité et à une vie affective épanouies. Elle n’a pas à « se punir » d’être contaminée, en se privant de relations intimes et en choisissant l’isolement.
En revanche, elle a le devoir de ne pas transmettre le VIH à ses partenaires. Cela suppose d’utiliser les moyens de prévention nécessaires, de connaître les modes de transmission du VIH, ainsi que les facteurs influençant les risques de transmission.

Il est fréquent de rencontrer des difficultés dans sa vie affective et sexuelle lorsqu’on est atteint par le VIH. Ces difficultés peuvent être liées à la peur de transmettre le VIH, à la peur d’être rejeté, mais aussi aux conséquences et aux complications du VIH et de ses traitements.
Ces difficultés peuvent se traduire par un moral en baisse, avec des pensées négatives, par un désintérêt pour les sources de plaisir, voire par une dépression, et/ou par des symptômes physiques et des blocages (troubles de l’érection, par exemple).

Une sexualité épanouie évoque bien sûr la spontanéité et le lâcher prise. Or, le virus du VIH impose certaines contraintes (préservatifs) pour protéger son partenaire.
Une bonne façon de faire le point sur ces contraintes est de se mettre en rapport avec à un professionnel de santé, qui indiquera très exactement les pratiques qui autorisent la spontanéité et celles qui nécessitent de se protéger ou de protéger son partenaire.

Stimuler sa libido

La baisse de la libido correspond à une diminution du désir. Ses causes sont potentiellement nombreuses et peuvent se traduire, lors de l’acte sexuel :

– chez les hommes, par des troubles de l’érection, ou même, de l’éjaculation ;

– chez les femmes, par des douleurs lors de la pénétration et/ou une difficulté à atteindre l’orgasme.

Les troubles sexuels peuvent concerner tous les individus, qu’ils soient ou non atteints par le VIH. Certaines études évoquent cependant une fréquence plus importante des troubles de la sexualité chez les personnes atteintes par le VIH (entre 25 et 71 %) Source bibliographique.

On peut distinguer des causes psychologiques (le mental) et des causes physiques (le fonctionnement du corps) liées à la baisse de la libido :

Aspect psychologique : les causes peuvent être personnelles : peur de l’abandon, peur de l’évolution de la maladie, manque de confiance en soi, blocage vis-à-vis de l’acte sexuel à l’origine de la maladie, souvenir oppressant du partenaire qui a contaminé…

Elles peuvent aussi toucher au rapport à l’autre : crainte d’être rejeté à cause du VIH ou de le transmettre à son(ses) partenaire(s).

Ces causes ne sont pas toujours spécifiques au VIH et, comme chez les personnes non atteintes, sont parfois simplement liées à d’autres problématiques (routine, anxiété de performance, problèmes de couple…). Parler de ses blocages, soit à son partenaire, soit à un spécialiste de santé (médecin, psychologue, sexologue) peut contribuer à soulager et à débloquer certains de ces problèmes.

Aspect physique : la fatigue, les transformations du corps liées à la maladie et aux traitements peuvent altérer le désir.

La baisse de la libido, mais surtout les troubles de la fonction sexuelle (problèmes d’érection et d’éjaculation) peuvent aussi être la conséquence des effets de certains traitements.

Il est possible, bien entendu, de faire le bilan de votre traitement antirétroviral en cours. Si ce dernier vous paraît avoir des conséquences trop pénibles, vous pouvez demander à votre médecin si un changement est envisageable, et si ce changement est véritablement dans votre intérêt.

Par ailleurs, si votre état de santé (sur le plan cardiovasculaire notamment) le permet, un traitement des troubles de l’érection (appelés aussi « dysfonction érectile ») peut éventuellement être prescrit par votre médecin.

Ces traitements peuvent aider à obtenir et à maintenir une érection satisfaisante. A noter qu’une bonne érection facilite la pose du préservatif et participe à l’amélioration de la protection.

Attention ! Les médicaments des troubles de l’érection ne sont pas des médicaments anodins. Ils peuvent avoir des interactions avec d’autres médicaments (y compris les antirétroviraux) et provoquer des effets indésirables graves chez les personnes fragilisées, notamment sur le plan cardiaque.
Ils nécessitent donc une prescription médicale et un examen préalable par votre médecin. Ne les achetez pas sur Internet ou à des revendeurs.
Non seulement vous prenez le risque de prendre un médicament qui ne vous convient pas, mais de surcroît, vous risquez d’acheter une contrefaçon nocive pour votre santé.

Enfin, les poppers peuvent aussi être dangereux pour le cœur. Ils sont désormais interdits à la vente depuis le décret n° 2007-1636 publié au journal officiel du 22 novembre 2007.

A toutes les causes citées s’ajoute la consommation chronique de drogues, de tabac, d’alcool et de certains médicaments (anti-dépresseurs, par exemple).
Le stress et la fatigue peuvent aussi provoquer des troubles du désir et/ou de la fonction sexuelle.

Enfin, il faut savoir qu’un trouble sexuel est rarement lié à un seul facteur. Porter toute la responsabilité sur un traitement serait une erreur.
Le trouble apparaît lorsque plusieurs éléments fragilisant se surajoutent et il a toujours plusieurs causes associées. Ne retenir qu’une seule de ces causes, c’est souvent passer à côté d’un contexte global qui mérite d’être exploré.

Une relation sexuelle, c’est une relation dans laquelle les enjeux sont multiples. Comprendre ces enjeux, qu’ils soient conscients ou inconscients, permet parfois de dénouer bien des difficultés. Mais en cas de problèmes récurrents, une prise en charge pluridisciplinaire s’avère nécessaire.

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